La mode abandonnée

Nous sommes stupéfaits de la décision prise de fermer les commerces « non essentiels » et avons -dès vendredi – collectivement alerté Bruno Le Maire des conséquences désastreuses pour notre secteur d’activité.
Dans ce courrier signé de l’Union Française des Industries de la Mode et de l’Habillement, la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin, la Fédération Française des Industries du Vêtement Masculin et la Fédération des Industries Diverses de l’Habillement, nous avons souligné collectivement combien la mode a souffert en 2020 de la situation sanitaire et des différentes mesures de confinement, de couvre-feu et de fermetures. Nous avons rappelé le recul de la consommation et des exportations de 15%, et toutes les conséquences que cela a entraîné, dont on ne mesure aujourd’hui que les premiers effets en termes de disparition d’enseignes et de fragilisation de nos entreprises.
Nous avions fondé un grand espoir après les premières déclarations du Président de la République annonçant des mesures d’urgence et le plan de relance. Force est de constater, un an après le début de cette crise, que le secteur de la mode, comme au demeurant d’autres secteurs des industries créatives, a été le grand oublié des mesures de soutien. Malgré notre constant dialogue avec les pouvoirs publics et nos demandes répétées, nous constatons qu’aucune mesure spécifique ne concerne la Mode dans le plan de relance. Pire, on nous impose une 3e fermeture des commerces dans de nombreux départements.
Seul le ministère de la Culture, qui réfléchit actuellement à une stratégie d’accélération pour les industries culturelles et créatives, semble avoir pris la mesure de la gravité de la situation.
Nous savons que si rien n’est fait dans les prochains jours en termes de prise de conscience de la gravité de la situation, si des mesures d’urgence ne sont pas prises, de nombreuses entreprises ne seront plus là le jour de la reprise.
Nous comprenons les contraintes sanitaires qui s’imposent à l’agenda du Gouvernement ; nous ne comprenons pas l’abandon d’un secteur stratégique qui contribue tant à l’identité et à l’économie nationales.