3 questions à Philippe Prétat
CEO de DHL Express France,

Le CEO de DHL Express France, leader mondial de la livraison express à l’international, avec 43 % de part de marché en France, agit pour une livraison plus durable et met en place des outils pour faciliter le rayonnement à l’international des marques de mode.
Quels sont les enjeux logistiques sur le secteur de la mode ?
La mode devient de plus en plus rapide. Les marques sont passées de deux collections par an à plus de 50 avec des nouveautés journalières. Un phénomène qui va de pair avec l’explosion du e-commerce. Ainsi, 51 % des produits et services achetés sur le secteur de l’habillement le sont par le biais du e-commerce. Il faut ajouter à cela un chiffre intéressant : plus de 50 % des achats de mode en ligne font l’objet d’un retour contre 9 % pour les achats traditionnels. Tout cela montre combien le commerce de la mode a besoin du transport express. Et, en tant que leader, présent dans plus de 220 pays et territoires et 500 aéroports, nous avons un panel de solutions très important pour répondre à tous les schémas. Nous sommes également conscients que ce besoin croissant de transport a un impact sur l’empreinte carbone. D’autant, qu’aujourd’hui, 10 % des émissions à effet de serre proviennent de l’industrie de la mode. C’est pourquoi nous travaillons sur des solutions plus durables avec un objectif très ambitieux : 0 émission en 2050. Au cœur de ces réflexions, il y a la livraison du dernier kilomètre. Elle est cruciale. Une partie de nos camions sont déjà électriques cela permet d’effectuer 26 % des tournées du premier au dernier kilomètre en 100 % green. Notre objectif est d’avoir une flotte à 75 % propre en 2025 – à 59 % en 2024. Et nous avançons bien. Notre site à Gennevilliers, par exemple, est le point de départ de 105 routes 100 % vertes. Pour le dernier kilomètre, nous avons beaucoup de livraisons à vélo, en triporteur, à pieds, en transports en commun. Pour cela, nous avons signé des partenariats avec des start-up très agiles comme Urb’it ou Pickme qui développe un réseau de voisins-relais. Évidemment, le transport par avion est une problématique majeure. Notre flotte mondiale s’élève à 320 appareils. Nous avons donc décidé d’investir massivement dans le carburant durable pour l’aviation avec, notamment, la signature en mars dernier d’un partenariat avec British Petroleum et Neste qui produisent des carburants durables pour l’aviation. L’objectif pour le groupe DPDHL est d’utiliser 30% de carburants durables pour tous ses transports aériens d’ici 2023. Cela représente un investissement de 7 milliards d’euros. Enfin, lors du renouvellement de nos avions, nous optons pour des appareils moins énergivores comme les Staples7 et nous avons commandé 12 avions cargo électriques Alice.
Quelles sont les solutions DHL pour accompagner les créateurs de mode dans leur développement à l’international ?
Notre savoir-faire pour aider les acteurs de la mode à rayonner au delà de leurs frontières remonte à des décennies. Nous avons une formidable puissance en termes de transports internationaux et une grande expérience. Avec 120 000 personnes employées et 3 millions de clients dans le monde, nous avons une indéniable expertise. Nos atouts sont la rapidité, la flexibilité et la fiabilité : de vrais plus pour les entreprises de la mode qui s’accompagnent de solutions sur mesure répondant aux besoins des créateurs, des détaillants, des grandes enseignes, des artisans du luxe, soit les petits comme les grands acteurs. Nous proposons aux entreprises de toutes tailles des livraisons le week-end, des assurances marchandises spécifiques, et surtout nous avons mis en place un service de conseil en matière de réglementations douanières. C’est souvent un sujet épineux pour les marques, surtout les petites structures qui ont rarement un responsable transports. Nous les aidons avec beaucoup de précision sur ce thème. Chez DHL Express, sur 3 500 personnes employées en France, 300 sont spécialistes des douanes. Nous avons donc une vraie connaissance de ce sujet. Nous avons d’ailleurs édité un guide du e-commerce à l’international à l’attention du secteur de la mode. Il explique les flux, les marchés cibles, les bases d’une stratégie de transports… Enfin, pour soutenir les jeunes griffes françaises, nous remettons, en partenariat avec le Fédération Française du Prêt à porter féminin, un prix destiné aux créateurs de mode.
Justement, pouvez-vous nous parler du Prix Talent Mode International ?
Nous avons lancé ce prix l’année dernière en partenariat avec la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin. Il n’y a qu’un critère spécifique pour candidater : il faut être une marque de mode française. Un bon pitch et un business plan qui tient la route sont bien sûr des atouts ! L’année dernière nous avons reçu 80 candidatures. La première lauréate a été la marque de prêt-à-dormir, 71bis. Nous l’avons récompensée pour sa créativité mais aussi pour son potentiel en matière de rayonnement international. Ce prix est doté de 10 000 euros de coupons d’expédition DHL Express, d’un coaching sur le transport à l’international et d’une aide à la stratégie de vente en ligne. Des outils très concrets pour aider les petites entreprises de la mode à se développer. Les candidatures pour la deuxième édition du Prix Talent Mode International sont ouvertes jusqu’au 4 novembre 2022.